64 000 ...
Il irait chercher la croissance avec les dents !
On allait voir ce qu’on allait voir … L’omniprésent vibrionneur règlerait tous les problèmes économiques, sociaux, arithmétiques, de fuites d’eau, matrimoniaux, internationaux, médicaux, métaphysiques… et même pataphysiques…
Homme orchestre, bateleur, baratineur, baragouineur par instant, dévorant les écrans de télé, enchainant les interviews et travaillant plus… pour gagner plus de chômeurs !
64 000 chômeurs en plus rien que pour le mois de novembre. Trois chômeurs toutes les deux minutes et cela 24 heures par jour et 30 jours par mois … C’est du boulot !
Il irait chercher la croissance avec les dents et plus jamais personne ne mourrait de froid dans les rues … Tiens donc !
Mais il parait que ce n’est pas sa faute si ça n’a pas marché.
C’est la faute à la crise !
Mais c’est quoi la crise ?
Ce n’est pas simplement un ou deux traders qui auraient un peu triché avec l’argent des épargnants. C’est bien plus fondamental que cela. C’est la conséquence inéluctable d’un système qu’il cautionne notre vibrionnant omniprésent … Et quand il ne le cautionne pas, il le défend, il le prône, il le consolide …
C’est un système où l’argent ne repose plus que sur des valeurs virtuelles, où il faut impérativement pousser le profit le plus haut et le plus vite possible… Sans souci des conséquences à terme, qu’elles soient sociales ou environnementales.
C’est un système que l’on alimente, entre autres exemples, en complétant avant de la remplacer totalement cette bonne vieille règle de solidarité qu’est la retraite par répartition (Vous savez, cela fait partie de ces fameuses charges qu’il faudrait baisser) par un système de fonds de pension ; c'est-à-dire une masse d’argent constituée de petits placements de milliers de petits porteurs anonymes. On fait « travailler » cet argent avec un objectif impératif de recherche de la rentabilité la plus immédiate au prix, s’il le faut, de délocalisations qui mettront au chômage les petits enfants des grands parents eux-mêmes petits porteurs, ou encore au prix, s’il le faut, de spéculations sur les matières premières, y compris alimentaires … Et tant pis pour les émeutes de la faim….
La fameuse crise, c’est d’abord ce système qui commence à s’effilocher, ce système conçu pour dévorer les outils de solidarité et qui accentue les clivages, je devrais dire le fossé, entre les plus pauvres et les plus riches, fossé qui n’a d’égal que la distance qui sépare aujourd’hui les discours toujours cocoricotant de notre vibrionnant omniprésent de la réalité du quotidien du peuple de France et particulièrement de ceux qui se demandent combien de temps encore va durer leur emploi.
A moins que ce soir, debout dans la bibliothèque de l’Elysée comme on l’a dit aux informations, pour ses vœux aux Français qui ne seront plus cette fois en direct, il ne préfère donner une image de lui légèrement écrasée par une caméra descendante plutôt que celle beaucoup plus gaillarde et torse bombé que donnerait une caméra en légère contre-plongée !